/https%3A%2F%2Fprofilepics.canalblog.com%2Fprofilepics%2F9%2F5%2F952123.jpg)
Journal de Luciane, chapitre 7.
Cher Journal ;
La vie est belle.
D'abord, nous avons fêté l'anniversaire de ma petite Mélusine. Elle se réjouissait tant de devenir grande. Une grande fille autonome et indépendante ! Mon aînée, ma fierté, ma petite sorcière en herbe ! J'avais hâte de voir son visage d'enfant transparaître à travers sa bouille ronde de bambine, j'avais hâte de savoir comment elle allait réagir à la petite surprise que son père et moi (enfin, surtout son père) lui avions concoctée !
Une petite fille dans la maison ! Je n'en reviens pas, il me semble qu'elle est née hier, mon petit bébé. Mais elle reste ma câlinette chérie, le soleil de mes jours.
A tout seigneur tout honneur : comme il était l'investigateur de la surprise, c'est Corentin qui l'a mise en scène, en proposant à sa fille de lui lire une histoire pour dormir dans l'ancienne chambre de papy et mamy où elle dormirait désormais. Elle n'allait pas continuer à dormir dans la nursery, n'est ce pas ? L'ancienne chambre d'Adriel et d'Hermione serait très bien.... J'ai adoré l'air dépité de Mélusine. Je pouffais sous cape.
Ma fille, l'air dubitatif, s'est donc dirigé vers "sa nouvelle chambre" sans mot dire, mais le regard triste de ses yeux bleus m'a bien confirmé qu'elle aurait souhaité avoir une chambre à elle. Corentin ne s'était pas trompé en préparant sa petite surprise.
Évidement, nous avions refait la chambre. Mais Mélusine ne s'y attendait pas, mais alors, pas du tout !
Elle n'héritait pas de la vieille chambre d'un couple d'adultes, mais bien d'une chambre de petite fille, toute à sa couleur : le vert ! D'ailleurs, il faut que je lui précise que malgré son amour du vert, le bleu lui va beaucoup mieux, et fait ressortir la couleur de ses yeux. Bref, nous avions refait le papier peint, changé tous les meubles et entassé sur le sol tous les jouets auxquels nous avions pu penser !
Elle a même un lit en hauteur que le vendeur nous a assuré être le chic du chic dans les chambres de petite fille. Je n'aime pas trop ça, j'ai peur qu'elle ne tombe, et puis, il n'est pas bien confortable et n'asssure pas de bonnes nuits de sommeil, mais Corentin voulait absolument faire plaisir à Mélusine. Donc, on l'a pris ! C'est vrai que c'est pratique, avec son coffre à jouets qui tient dessous. C'est incroyable, je trouvais les Tourelles trop grandes il y a peu, et là je me demande comment gagner un peu de place pour la future chambre de mon fils !
Mélusine était émerveillée. Aux bords des larmes, même. Et nous deux, tout contents, nous l'avons embrassée, câlinée et choyée en lui souhaitant encore une fois un merveilleux anniversaire.
Cher Journal ;
Corentin s'en sort de mieux en mieux avec Corwin. il commence à prendre plaisir à s'occuper de son fils, et m'aide désormais souvent.
J'ai tellement apprécié sur cette photo le sourire béat de mon époux face à son dernier né que je l'ai collée, Journal, pour être bien sûr de la conserver. Pour que Corwin puisse la contempler plus tard, et nos petits enfants après. Car elle me fait chaud au coeur.
Mélusine, elle, apprécie pleinement sa chambre et se l'est complètement appropriée. En revanche, la guerre des vêtements a commencé : je lui prépare des vêtements bleus, et elle porte du vert, du vert et encore du vert.
Elle a adoré la petite cuisinière et la table d'éveil, et maîtrise à présent les cubes, construisant de petites forteresses pour le plaisir de mieux les démolir.
Mais elle ne délaisse pas non plus la nursery. Je crois qu'elle aime surtout être à côté de son frère, et dans nos jambes ! Ce n'est certainement pas une ermite, mais bien une petite fille très sociable qui adore plus que tout être avec sa famille.
Elle adore traîner avec nous, mais je l'envoie jouer dehors. Nous avons un printemps magnifique, avec des pluies nocturnes qui irriguent nos terres et font resplendir nos cultures, et de longues journées ensoleillées. Mélusine peut donc profiter presque chaque jour du petit parc où je jouais moi même, enfant.
Et elle s'en donne à coeur joie.
Elle regrette simplement de ne pas avoir de frère ou de soeur de son âge. Si mes calculs sont exacts, ce sera une adolescente le temps que Corwin investisse à son tour la cour de récréation. Certes, elle a ses cousins, qui viennent souvent à la maison, mais pour une petite fille aussi tournée vers la famille qu'elle l'est, être l'aînée n'est pas une place de choix.
Mélusine joue, Mélusine rit, mais surtout : Mélusine lit. Mon petit génie qui pose toujours des questions embarrassantes ( "Maman, tu peux m'expliquer comment marche l'électricité, exactement ?" " Maman, comment peut-on savoir que les plantes n'ont pas d'âme si tante Natty peut communiquer avec elles ?") passe son temps le nez dans les bouquins. Plus ils sont gros et incompréhensibles, plus elle les aime.
Je sais qu'elle se cache pour lire avec sa lampe de poche une fois couchée ; et elle dévore de vieux recueils cryptiques échoués par hasard dans la bibliothèque familiale. Elle se mettrait à l'hébreu et au chinois s'il ne lui restait plus à lire que des livres dans ces langues ; elle est aussi incapable de se passer de bouquins qu'une vache de pondre des oeufs.
L'autre activité favorite de ma fille sont les échecs. Elle passe des heures à analyser intensément ses pièces, plissant des yeux pour mieux se concentrer, bougeant parfois une tour ou un fou après dix ou vingts longues minutes de réflexion. Je deviendrais folle à sa place ! Mais je l'admire beaucoup pour ses capacités intellectuelles hors du commun.
J'espère cependant qu'elle ne se sentira pas trop différente à l'école. C'est déjà difficile d'être sorcière, mais sorcière et surdouée, cela peut faire des dégâts... Mais mes appréhensions sont de courtes durées ; Mélusine est une petite fille si vive, si plaisante, que je suis sûre qu'elle sera toujours entourée d'amis.
Cher Journal ;
Corentin, selon moi, est arrivé au sommet de son art. Il reste très critique avec ses oeuvres, les jugeant et souvent les dénigrant, visant toujours la perfection, égal à lui même en cela. Mais je dois reconnaître qu'il peint désormais des scènes superbes. Les policiers ne sont jamais revenus le perturber depuis la naissance de Mélusine ; peut être que le courrier incendiaire que mon mari a envoyé à la préfecture de Police, les menaçant d'une plainte pour atteinte à la vie privée et à la liberté d'expression, y est pour quelque chose. Et puis, Corentin est devenu assez célèbre avec ses peintures ; il lui arrive souvent d'être sollicité par la ville désormais !
En tout cas, il peint de véritables chefs d'oeuvres, et en a réalisé bien plus de sept. Il considère lui même qu'il a amplement réalisé son voeu.
Il a également achevé un autre projet qui lui tenait à coeur : la réfection de la Duesenberg. Celle ci est juste parfaite. Le moteur ronronne doucement, et rugit tel un fauve lorsque mon mari appuie sur l'accélérateur, et il n'est pas besoin d'être aussi amoureux des automobiles que l'est mon mari pour admirer sa beauté.
Nous faisons maintenant de longues balades dans notre décapotable, cheveux au vent, laissant la vitesse nous griser.
Et puis, cette voiture est si splendide qu'elle nous rend d'humeur romantique. On s'imagine dans un film des années trente, embrassant à pleine bouche notre bien aimé, garés devant l'un ou l'autre des superbes paysages de la vallée. Parfois, on dérape même un peu...
Cher Journal ;
Mélusine pousse comme une herbe folle, et illumine de sa gaieté et de sa tendresse notre demeure. Elle est toujours en mouvement - sauf lorsqu'elle lit ou qu'elle se concentre sur ses échecs, bien sûr. Et elle est si douce ! Elle réclame chaque jour des dizaines de câlins.
Elle a considéré que notre licorne Lothiel méritait davantage de temps et d'affection. Comme elle estime qu'il est membre de notre famille de plein droit, et qu'elle choie notre famille par dessus tout, elle s'est mise en tête de l'apprivoiser pour atteindre une amitié exceptionnelle.
Elle le câline, le brosse, le soigne, et j'en suis heureuse. Lothiel, qui vieillit lentement, mérite davantage de considération, et la jeunesse de Mélusine ne peut que lui rendre un peu d'allant. Par ailleurs, j'aime voir ma fille profiter du jardin et du soleil.
Bon, bien sûr, elle ne perd pas ses habitudes de petit génie pour autant. Encore enfermée face à l'échiquier !
Avec le printemps est revenue l'heure du jardinage. Désormais, nos cultures ne dépendent plus que de moi. Après le décès de Papa, l'hiver m'avait laissé un long répit, mais là, si je ne mettais pas la main à la tâche, notre subsistance deviendrait un tas de foin desséché... Donc à moi l'arrosoir.
A moi le plaisir infini de l'arrachage des mauvaises herbes... O joie... Dans ces moments là, j'envie Corentin, qui passe ses journées à bidouiller ses inventions et à bricoler la Duesenberg. Il pourrait m'aider un peu plus !
J'espérais que sa passion pour les véhicules automobiles le pousserait à s'intéresser au tracteur, mais non. Il a fallu que je prenne sur moi et que j'apprivoise moi même ce monstre cahotant et crachotant. Mais cela m'amuse désormais. Je comprends mieux les joies simples de papa.
Bref, cher Journal, je travaille, je profite de ma famille et de la vie...
Et surtout, je médite. Et je franchis peu à peu les différentes portes de la Sérénité.
La voix avait traversé les strates de mon sommeil. "Luciane ! Luciane ! Réveille - toi, nous devons parler !"
Évidement, à mon réveil face à un fantôme, j'étais terrifiée. Mon Maître bien aimé revenait-il me hanter pour me punir de n'avoir su le sauver ? Je crois même m'être évanouie brièvement...
Lorsque je repris conscience, je vis le regard de mon Maître. Un regard soucieux, concerné... affectueux. Je sus alors qu'il ne me voulait pas de mal...
De fait, il me félicita. "Tu as défié la Faucheuse en personne, petite Luciane. Malgré ta peur, tu as provoqué le dernier et le plus grand de tous tes ennemis. Tu n'es plus le disciple de personne, mais un Maître parmi nous. Je vais t'enseigner ce que je t'avais promis ; mais sache que tu n'en as jamais eu besoin. Tout était en toi, depuis le premier jour"...
J'appris alors cette dernière leçon à ses côtés, unis et égaux, comme deux amis doivent l'être.
Et depuis, je suis débarrassée de ma peur. Je tremble toujours dans le noir et je m'évanouis encore parfois en croisant le fantôme de Maman, mais l'angoisse ne me ronge plus. C'est mon trop plein d'émotivité qui parle.
Je ne panique plus, je me sens plus terrifiée par les petits aléas de la vie. Je peux enfin la vivre au lieu de la craindre, et profiter du moment présent. Je suis libérée. Et je suis consciente de m'être libérée moi -même.
Je vois toujours beaucoup mon frère, qui mène une vie heureuse au sein de sa famille. Nous discutons parfois jusqu'aux petites heures du matin de tout, de rien, de musique et de la satisfaction des efforts accomplis...
Et parfois, nous nous taisons et profitons tout simplement de la présence l'un de l'autre.
Il me gratifie parfois de quelques airs de guitare, et malgré mon absence d'oreille musicale, je sens son don pour la musique s'épanouir.
La musique reste sa première passion et son premier amour.
Ses enfants viennent parfois à la maison. Paul et Olivier, les garçons, sont incroyables ; ils sont absolument inséparables, viennent ensemble, partent ensemble, et ne se quittent jamais. On les croiraient jumeaux, alors même qu'ils viennent de plants différents.
La contrepartie, c'est qu'ils vivent dans leur petit monde ; ils sont si fusionnels qu'il est difficile pour Mélusine de gagner leur amitié.
Elle n'a pas tant de difficulté avec Leila, la fille d'Aedan. Elles jouent souvent ensemble, dehors de préférence, car Leila n'est heureuse qu'en pleine nature.
Cher Journal ;
Voilà que mon bébé loup a grandi sans qu'on s'en aperçoive. Corwin est désormais devenu un bambin. Un p'tit bout trop craquant, et je me suis sentie fondre en voyant sa frimousse.
Ce coup ci, je n'aurai pas à assurer l'éducation d'un tout petit seule ou presque : Corentin, depuis la naissance de Mélusine, a changé : il s'est bien davantage intéressé à notre famille, rêve de bébés et de biberons. Il pense que c'est la lente maturation de son oeuvre artistique qui l'a fait évoluer, et maintenant qu'il a réalisé son rêve, il veut profiter de nous et de notre famille.
J'ai quand même eu l'infini privilège de commencer à enseigner à mon p'tit loup les rudiments de la marche. A grand renfort de câjoleries, car Corwin n'était pas motivé...
Enfin, petit à petit, on avance. On tombe encore beaucoup, mais les couches rembourrées ça amortit les chocs.
Bien sûr, je veille à garder du temps pour ma fille. Je me suis lancée ce soir dans une explication des subtilités de la table des huit, et Mélusine a eu la gentillesse de m'écouter. Bien sûr, mon petit génie n'a pas besoin de moi pour faire ses devoirs. Quand je pense à toutes les difficultés que j'avais avec l'algèbre, ses aptitudes en mathématiques me semblent déroutantes... Enfin, nous avons passé du temps ensemble sous ce prétexte, dont ni moi ni elle n'était dupe.
Et puis j'ai eu l'heureuse confirmation d'une belle nouvelle : Corwin ne sera pas le petit dernier.
Je pense que celui ci est le résultat d'une de nos folles incartades dans la Duesenberg. Je ne sais pas s'il sera aussi passionné d'automobiles que son père, mais il y a des chances...
Du coup, je me suis permise des vacances. Tandis que Corentin s'attaquait à la syntaxe balbutiante de son fils, je prenais du bon temps en traînant et en rêvant. J'en avais besoin d'ailleurs, car s'occupper du p'tit loup n'est pas de tout repos.
Corwin n'est pas du tout du tempérament calme et câlin de sa soeur. Ses instincts de loup, mal maîtrisés encore, font souvent surface ; il s'entraîne à chasser, gronde et montre les dents quand il est mécontent ... ou qu'il a faim.
Et il fait ses griffes. Mon Dieu, comme il fait ses griffes. Sur tous les meubles. J'ai dû racheter trois tapis.
Plus que tout, Corwin est perpétuellement affamé. Il hurle alors à pleins poumons comme son père peut hurler à la lune, jusqu'à ce que, frénétique et épuisé, l'un de nous lui tende un biberon...
J'ai donc prétexté ma grossesse - et le traumatisme de renfiler des vieilles fringues hideuses - pour flâner dans le jardin, laissant mon esprit vagabonder...
Je me suis permise une petite régression dans le bac à sable, en réfléchissant. J'adore mon fils, mais il faut bien reconnaître que ce n'est pas un enfant facile... Si seulement je pouvais avoir une autre petite fille... Ou du moins un autre bébé de type calme et câlin...
Mélusine, comme nous le prévoyions, a été absolument ravie d'apprendre la nouvelle de ma grossesse. Elle a regardé mon ventre avec des yeux extatiques, toute heureuse de voir la famille s'agrandir.
Et elle s'est jetée dans mes bras. Depuis, les rôles sont un peu inversés, car elle veille sur moi comme une mère poule, m'enjoignant de me reposer, m'apportant du thé et des biscuits, vérifiant que je n'ai pas trop chaud, ni trop froid...
En attendant, ce n'est encore qu'une petite fille, et je me réjouis lorsqu'elle part enfin jouer.
N'empêche, cher Journal, que j'espère vraiment avoir une seconde petite fille. Ou un petit sorcier. J'ai l'impression que les sorciers sont plus calmes que les garous, et les petites filles plus calmes que les garçons... Je n'ai pas souhaité le savoir à l'échographie ; je verrai bien en temps et en heures, de toutes façons. Si c'est un autre p'tit loup, et bien, on s'adaptera...
D'ailleurs, fille ou garçon, garou ou sorcier, quelque chose me dit que je ne tarderai pas à le savoir....
Cher Journal ;
Mon petit Elouan est né cette nuit à 00h40. Il est gentil et bienveillant, et son petit corps est déjà étonnamment musclé pour un nouveau né ; je ne doute pas qu'il devienne un grand sportif plus tard. Et il a hérité de mon Don.
J'ai quand même un dernier regret, et je ne veux plus vivre avec des regrets.
Lors de notre ultime conversation, Mon Maître Lê Suan Xhin m'a fait ses adieux, en précisant qu'il espérait bien, comme le voulait la coutume de ses aïeux, se réincarner dans une nouvelle existence. Une belle tradition, une merveilleuse croyance... à laquelle je peux peut-être donner un coup de pouce.
J'ai réfléchi intensément. Je ne suis pas un génie, moi, mais il me semble que la Faucheuse pourrait appuyer le désir de mon mentor. Ne régule-t-elle pas le passage des âmes ?
Évidement, vu que nous ne nous sommes pas séparées dans les meilleurs termes, j'aurais du mal à faire valoir mon point de vue...
Enfin, Luciane, réfléchis, on est sorcière ou on ne l'est pas.... Tu peux toujours mijoter une bonne petite potion d'amitié indéfectible, n'est ce pas ? Cela ne coûte qu'un peu de temps, de la cire et des mandragores...
Je suis donc retournée dans ce Manoir lugubre, où je croyais ne jamais devoir revenir. C'est étrange, car le soleil peut briller tout au dessus de Dragon Valley, l'endroit reste toujours sombre et plongé dans le brouillard.
Cependant, j'étais devenue mille fois plus forte que lors de ma dernière visite. Après une petite heure de méditation, je sentis que je pouvais tenter ma chance.
L'accueil de La Faucheuse était glacial. Je lançais aussitôt ma mixture sur elle, sans lui laisser le temps d'appeler son sbire.
Apparemment, je sais encore faire une potion.
La tombe de Lê Suan Xhin est devenue scintillante, brillante, au son de la psalmodie de La Faucheuse. Je retenais mon souffle....
Et mon voeu a été exaucé. Comment La Faucheuse aurait-elle pu refuser ce petit service à une amie telle que moi ? Je tenais dans mes bras le bébé, le petit Xhin. La réincarnation de mon Maître.
Désormais, cher Journal, je n'ai plus aucun regret. Et j'ai décidé d'être heureuse, et de profiter au maximum de la vie.
/http%3A%2F%2Fstorage.canalblog.com%2F11%2F07%2F1137070%2F95729863_o.jpg)
/http%3A%2F%2Fstorage.canalblog.com%2F26%2F44%2F1137070%2F95225587_o.jpg)
/http%3A%2F%2Fstorage.canalblog.com%2F25%2F26%2F1137070%2F95098492_o.jpg)
/http%3A%2F%2Fstorage.canalblog.com%2F02%2F20%2F1137070%2F95028864_o.jpg)