Journal de Mélusine, chapitre 5.
Cher Journal ;
Le parc rouge est une autre des créations de ma tante paysagiste. Je ne voulais pas revoir Pierrick dans notre cadre habituel. Si il ne partage pas mes sentiments, je veux pouvoir revenir au parc bleu et y savourer les souvenirs de notre amitié, sans avoir à y revivre notre séparation. Il a accepté ce rendez vous inhabituel sans commentaire.
Je n'ai pas pu dormir. Je l'aime. S'il ne m'aime pas, ma vie va s'écrouler. Je me tournais et me retournais dans mon lit, froissant mes draps, sans trouver le sommeil, ressassant le plaidoyer que j'allais lui tenir. Dès les premières lueurs du jour, je me suis rendue sur place.
Le soleil s'est peu à peu dégagé de l'horizon, un chaud soleil d'été, brillant et chaud. L'air était tiède, et un vent léger effleurait mes cheveux. La brume matinale se dissipait, les oiseaux sifflaient leur concerto ; et moi, la gorge serrée, j'attendais mon amour.
Il est venu tôt, lui aussi. Était ce bon signe ? Je l'espérais.
Je me suis avancée vers lui, la bouche sèche. J'avais élaboré toute une démonstration pour lui prouver que nous étions faits l'un pour l'autre, tout un exposé quasi scientifique, une apologie de notre future vie commune. Mélusine l'intellectuelle.... Et là, je comprenais l'absurdité de ma démarche. Et je ne trouvais plus quoi dire.
Qui ne tente rien... De toutes façons je n'avais rien à perdre. Je l'ai embrassé. Ce fut un long baiser passionné et brûlant, dans lequel je voulais transmettre toute ma passion. Mon coeur battait la chamade. J'avais l'impression que ces secondes duraient des siècles.
Parfois, la magie se passe d'élixirs et de sortilèges. Il me serra dans ses bras, fort. Et moi, blottie contre sa poitrine, je fermai les yeux, savourant mon bonheur.
Un long moment plus tard, il m'expliqua qu'il avait toujours rêvé de me séduire. Qu'il avait sciemment utilisé pour se faire sa meilleure arme : ses livres. Et que je devais considérer chacune de ses nouvelles comme une lettre d'amour.
Nous passâmes ensemble cette chaude journée d'été, la première de la saison. A échanger quelques mots, et surtout à apprécier le silence. Et à simplement jouir de la présence de l'autre.
Nous nous aimâmes dans ce petit parc isolé, couchés dans l'herbe fraîchement coupée, au milieu des parfums des fleurs.
Le soir venu, c'est tout naturellement que nous nous prîmes par la main pour retourner aux Tourelles. La petite maison où avait vécu Pierrick jusqu'ici n'était plus qu'un souvenir effacé.
Cher Journal ;
C'est ainsi que Pierrick emménagea dans notre demeure ancestrale. Il me demandé cependant une faveur : qu'on lui accorde une pièce à lui, pour y concevoir et y composer ses livres.
Cela se justifiait sans nul doute, et de toute éternité, les héritières du domaine ré agençaient les pièces lorsqu'elles en prenaient la jouissance. Avec le départ de Corwin, ce n'était pas la place qui manquait... Et Maman rayonnait tant qu'elle semblait prête à réorganiser la ville, alors arranger un peu la maison...
Nous conçûmes donc un vaste bureau pour Pierrick. Une belle pièce spacieuse aux murs recouverts de bibliothèques fournies, aux larges fauteuils profonds.
Mais je n'aime pas être séparée de mon amour ; un étage, cela me semblait trop. J'eus donc soin de préparer un autre petit coin où il pourrait travailler, au sein même de notre chambre. J'adore m'endormir dans le cliquètement de son ordinateur, en rêvant aux nouvelles oeuvres qui s'élaborent à mes côtés. De toutes façons, l'élan d'enthousiasme de Maman l'a conduite à refaire tout l'ameublement.
J'apprécie ma nouvelle chambre. Je m'y sens bien. Elle me renvoie une image d'une femme et non d'une interne en médecine. Elle n'est pas juste fonctionnelle, elle est magnifique. Et romantique.
L'arrivée de Pierrick aux Tourelles s'est passée à peu près sans souci. Il entretient avec mon père des relations cordiales. Ils ont peu de points communs (les voitures anciennes et les inventions saugrenues intéressent à peu près autant Pierrick que la météo d'Aurora Skies) mais ils se retrouvent sur un sujet qui leur est cher à tous deux : ma petite personne.
Quand à Maman, ce n'est pas compliqué : elle adore mon homme. Elle le considère comme un mélange d'un fils prodigue et d'un bienfaiteur. L'homme merveilleux qui a rendu sa fille adorée à la vie. Je n'aime pas le reconnaître, mais son sentiment est fondé ; depuis ce fameux jour où j'ai reçu le premier ouvrage de mon amour, ma vie semble s'être enrichie, magnifiée. A mes réflexions intellectuelles se mêlent à présent un cortège d'émotions et de sentiments.
La vie a repris son cours. Pierrick exerce désormais son activité aux Tourelles. Il lit, relit, rédige, conçoit, élabore chacune de ses oeuvres avec un soin infini, et j'ai pris conscience de la somme fabuleuse de travail qu'exigeait son sacerdoce. Chaque phrase est polie et travaillée mille et une fois, chaque texte est remanié pendant des heures. Pierrick est un écrivain extraordinaire, mais peu prolixe. Il passe trop de temps sur ses ouvrages.
Il a repris un peu de poids, depuis que Maman profite de la nouvelle cuisine pour lui mitonner ses plats préférés.
Mon père profite de la chaleur de la pièce pour passer du temps avec son épouse. Ils échangent des souvenirs, des nouvelles de leurs petites filles, et évoquent leur futur petit enfant.
Je devrais peut-être trouver le temps de leur dire à quel point je les considère comme un couple modèle. Si différents qu'ils aient pu être, ils se sont trouvés et aimés, sans jamais laisser les difficultés de la vie les séparer.
Et je sais qu'ils s'aiment encore, comme au premier jour. Ou bien davantage.
Les ados ont aussi profité du ré aménagement de la maison. Ils partagent toujours la même chambre - ils refuseraient de se séparer, de toute façon ; et tout leur temps libre. Le bal du lycée est passé sans l'apparition de petites amies gloussant à travers la maison. Ils restent soudés, indivisibles, perdus dans leur amitié exceptionnelle et négligeant un peu, il faut le dire, le reste du monde.
Je file le parfait amour. Pierrick est tendre, câlin, complice. Notre existence est parsemée de preuves d'amour quotidiennes, de petits actes témoignant de nos sentiments, de notre attachement l'un à l'autre.
Lorsque je rentre du travail, mon premier mouvement est de le rejoindre. Je lui raconte ma journée, il me parle de ses écrits. Notre séparation durant mes longues heures de travail nous permettent de nous aérer, et nous nous retrouvons le soir venu avec d'autant plus d'amour.
Quand à notre vie intime, elle est juste exceptionnelle. Comment un pauvre adolescent coincé a -t-il fini par acquérir une telle aisance au lit, je l'ignore, mais je peux certifier que je ne dois pas être la première dans sa vie. Quelle autre femme a-t-il connue ? Je n'oserai jamais poser la question. Je sais déjà la réponse : cela ne me regarde pas....
La seule ombre au tableau est la mésentente de Pierrick et d'Elouan. Mon petit frère n'apprécie pas l'homme que j'ai choisi. Elouan a le sang chaud, et prend parfois ombrage de remarques anodines ; il se met dans des rages incompréhensibles, mais terribles. Là, c'est un simple compliment sur l'excellente scolarité de mon plus jeune frère qui a tout déclenché.
Elouan s'est mis en colère et a commencé à insulter Pierrick, lui disant qu'un raté tel que lui ( je le cite) n'avait pas à le juger ; lui reprochant le départ de Corwin, l'attention que maman et moi lui prêtons, sa simple présence, en fait.
Je ne sais pas ce qui a blessé la susceptibilité d'Elouan ; peut être aurais-je dû lui témoigner davantage d'affection, peut-être l'ai-je négligé, tout à ma passion ? Toujours est il que la colère de mon frère fut homérique, et que Pier, qui n'est pas d'un naturel emporté, ne savait plus que dire.
Bref, le moins qu'on puisse dire est qu'ils sont en froid. Bien plus que cela, en fait : désormais, quand Pierrick arrive, Elouan quitte la pièce.
J'ai essayé de discuter avec mon frère pour apaiser la situation et calmer son orgueil froissé. Il m'a opposé une fin de non recevoir : " Ton bonhomme est parfaitement minable et inintéressant. Je n'ai pas de temps à perdre à parler de lui".
En revanche, il consacre son énergie à piéger mon amour, à pourrir son quotidien par ses stupides farces mesquines. Il faut croire que pour cela, il a du temps à perdre.
Même Xhin n'a pas réussi à tempérer son compagnon de toujours. Malgré ses exhortations, Elouan se montre toujours parfaitement insupportable. Je veux bien croire que la vie d'un adolescent n'est pas toujours facile, mais les sautes d'humeur ne justifient pas tout. D'ailleurs, Xhin se montre quant à lui tout à fait charmant avec Pier.
Il faut dire que ces deux là ont trouvé un terrain d'échange : Xhin, depuis toujours, est un aventurier dans l'âme, et rêve de voyages, d'horizons inconnus et de lointains pays exotiques.
L'amitié qui lie désormais Pier et Xhin est partie de là, de récits de voyage, de voyages vécus, de voyages rêvés, de voyages décrits dans les livres. L'abondante culture littéraire de mon fiancé lui a permis de rapporter à son jeune interlocuteur de nouvelles destinations futures.
Et puis, Pier a raconté au petit ce qu'il éprouvait en parcourant notre vallée, son impression de découvrir chaque jour de nouveaux paysages jusqu'ici restés dans l'ombre, parce que la lumière du crépuscule les éclairait d'un jour nouveau, parce que la brume envahissait l'étang où il aimait nager, parce qu'un bouquet de pensées était apparu sur le flanc de la falaise. Cette sensation intime d'être chez soi, et dans un monde neuf, prêt à être découvert.
Xhin l'a écouté longtemps, fasciné. J'ai eu le sentiment qu'il découvrait enfin la possibilité de concilier son goût pour l'aventure, et son amour pour nous et pour la contrée qui l'a vu grandir. En faisant comme Pierrick, en redécouvrant avec amour sa vallée au quotidien.
Cher Journal ;
J'ai amené Pierrick à l'exploitation. Dans le marché tacite que nous avons passé, il y a le fait qu'il m'aide à maintenir la Ferme en vie. Il a brièvement écarquillé les yeux devant l'ampleur de la tâche, puis s'est mis à l'ouvrage.
Il s'occupe désormais quotidiennement des poules, des vaches et de nos chères plantes. Il a fini par conclure en riant que cela l'obligeait à sortir un peu le nez dehors, loin de son PC et de ses livres, qu'il n'abandonnait que pour son entraînement quotidien ; et que cela ne pouvait pas lui faire de mal. Il a eu quelques difficultés à apprivoiser le tracteur...
Mais c'est maintenant chose faite.
Il a entamé un nouveau recueil, qui ne porte pas encore de titre. Il y traite de la beauté rude et éprouvante des travaux manuels et du labeur des champs. J'ai souri en lisant ses notes.
Sinon, mon amour n'abandonne pas son but : obtenir un esprit sain dans un corps sain. Il court donc, tant pour développer sa musculature ( humm...) que pour brûler les calories des pantagruéliques repas concoctés par Maman.
Et il garde le temps, chaque jour, de s'exercer aux échecs. Toujours seul. Il n'est pas encore prêt, m'a-t-il dit, à affronter un adversaire. Comme le plus féru, dans la maison, de cette gymnastique mentale, reste moi-même, j'attends avec impatience notre première partie.
Sinon, cher Journal, j'ai été nommée à ma grande joie chercheuse en maladies infectieuses. J'ai gardé le même uniforme hideux, mais je me suis débarrassée des conseils génétiques. J'aime les maladies infectieuses ; il y a quelque chose de profondément satisfaisant à connaître de façon formelle l'ennemi - la bactérie, le virus ; à se savoir dans le rôle du gentil. Le seul problème éthique qui pourrait arriver, le patient contagieux qui refuse que son entourage connaisse sa maladie, ne se pose pas dans les faits : leur premier acte, dès le diagnostic posé, est de protéger leur famille et d'organiser le dépistage.
Je travaille tout de même bien trop. J'ai mauvaise mine, de belles cernes me creusent les yeux. En même temps, si je consacrais un peu de mes nuits à dormir, cela irait sans doute mieux. Mais cette promotion me ravit ; je ne suis qu'à deux degrés du sommet de ma carrière, et de la réalisation de mon rêve. Je serai la plus jeune chirurgienne de renommée internationale du pays, et je pourrai enfin exercer la médecine comme je l'entends, en prenant soin des exclus et des déshérités.
Bon, là, maintenant, tout de suite, il est certain que je vois surtout l'opportunité d'aller me coucher comme une nécessité absolue. Pour dormir. Quelques jours de congés ne seraient pas du luxe ; je pense que si Pierrick et moi n'avons pas encore annoncé à mes parents une naissance imminente, c'est surtout parce que la fatigue dérègle mon cycle. Malgré tous nos efforts - et nous mettons du coeur à l'ouvrage ! - je ne parviens pas à être enceinte.
Cher Journal ;
L'automne est arrivé, moirant les feuilles, parsemant les beaux paysages de la vallée d'éclats de lumière rousse et dorée.
Ma mère, lors de son entraînement quotidien, s'est interrompue pour me parler. Mes parents voulaient discuter un moment avec moi, pourrais je leur consacrer un quart d'heure ? C'était important.
La conversation fut simple et brève : mes parents ne rajeunissaient pas, ils espéraient être présent le jour où j'officialiserais mon union. Ils voulaient, en somme, que je fixe une date pour le mariage. Si j'attendais trop, ils craignaient de ne plus être là.
Cela me fit un choc. Je suppose qu'on croit toujours ses parents immortels, surtout si comme les miens ils ont déjà réchappé à des situations extrêmes. Mais ils avaient plus de 85 ans ; je pris conscience, brutalement, qu'ils pouvaient disparaître d'un jour à l'autre. Nous avions, Pierrick et moi, compté attendre le printemps pour faire une grande fête ; mais mes parents seraient ils encore de ce monde ? Rien n'était moins sûr.
Ma mère s'excusa mille fois de me presser. Elle me dit, me répéta qu'ils n'exprimaient qu'un souhait, que je devais me sentir sûre de mon amour, qu'on se mariait par amour, pas pour satisfaire le voeu de ses parents... Je réalisai qu'en fait ils doutaient de mes sentiments envers Pierrick !
J'éclatai de rire, et je pus la rassurer. Non, je n'avais pas l'intention de passer mes jours seule, ni avec qui que ce soit d'autre que mon fiancé. Je n'avais pas non plus l'intention de sacrifier la maternité sur l'autel de la médecine. Je voulais me marier, je voulais être mère à mon tour ; ils n'avaient rien à craindre !
Évidement, Pierrick, devant l'exposé que je lui fis, n'eut qu'un mot : il fallait qu'on se marie dès que possible.
En fait, je suis heureuse, Journal, que mes parents m'aient pressée. Je suis amoureuse d'un homme merveilleux et je vais l'épouser !
Cher Journal ;
Nous avons fixé une date, et Pierrick, très officiellement, a demandé ma main à Papa, qui la lui a accordé de grand coeur. Encore heureux !
Parfois, dans la vie, tout coule paisiblement, parfois les événements se précipitent ; quelques jours avant la cérémonie, alors que nous nous battions dans l'avalanche de détails à régler, robe, costume, invitations, buffet, les petits ont fêté leur majorité.
Elouan m'a demandé alors de lui accorder cinq minutes. Je commence à en avoir assez de ces conversations cérémonieuses avec ma famille. Je me suis rendue au salon avec réticence, d'autant que je voyais arriver les problèmes.
Il m'a alors annoncé qu'ils partaient, Xhin et lui, faire le tour du monde. Ils rêvaient de ce voyage depuis toujours, il était temps pour eux de prendre le large. Ils avaient déjà acheté leurs billets pour la Chine.
Cela impliquait bien sûr qu'ils ne seraient pas présents à mon mariage. Ce qui, compte tenu de la franche cordialité qui unissait mon frère et mon fiancé, était peut être mieux... Elouan ne se voyait pas afficher une joie simulée, il grimaçait déjà en évoquant la cérémonie que j'attendais avec tant de joie.
Vu les circonstances, je lui répondis que je lui souhaitais bonne chance et bon voyage, en parvenant à rester calme, polie et compréhensive. De fait, je me sentais profondément blessée. Elouan est mon frère, mais il est devenu un individu infect.
Il a même réussi à soutirer de l'argent à mes parents avant de partir, pour les menus frais du voyage. En vieillissant, il s'est transformé en parfait parasite, et je ne suis vraiment pas pressée de le revoir aux Tourelles.
Xhin, lui, a exprimé toutes ses félicitations à Pierrick. Curieusement, alors que je n'ai jamais été proche de lui, alors que je n'ai jamais réussi à le considérer comme un frère, alors même que je sais que Maman l'aime comme un fils, c'est lui que je regretterai le plus. Il est vraiment devenu un homme de bien.
Ils sont partis le soir même.
Cher Journal ;
Le grand jour est arrivé.
Nous avons ouverts les yeux au même instant, avons pris notre douche ensemble, nous sommes préparés de concert, et le moment est venu de se rendre sur les lieux de la cérémonie : ce petit parc rouge où nous nous sommes aimés pour la première fois.
Un mariage, c'est aussi une réunion de famille. Nous étions entourés des nôtres, de ceux qui nous aimaient, de nos amis, de Corwin et des siens. Nous étions heureux.
Les filles de Corwin sont déjà de petites demoiselles. Tiffaine, la petite brune, était ma demoiselle d'honneur, et Papa lui a longuement fait répéter son rôle.
La petite blonde, Mélissa, courait partout, et a passé la moitié de la cérémonie à explorer le parc.
Valérie était là, elle aussi, bien sûr. Elle a découvert avec ravissement l'oeuvre de tante Natty et lui a transmis toutes ses félicitations.
Nous nous sommes mariés devant l'assemblée, nous unissant pour le meilleur et pour le pire, dans la joie et dans la peine, dans la santé et dans la maladie, jusqu'à ce que la mort nous sépare... Nous étions très émus.
Nous n'étions pas les seuls.
J'ai cru un moment voir des larmes briller dans les yeux de mon père. Il m'a chuchoté à l'oreille qu'il était fier, et qu'il m'aimait.
Bref, cher Journal, ce jour brillera dans ma mémoire. J'ai épousé un homme exceptionnel.
Un homme tendre et complice, qui m'aime pour ce que je suis, mais n'hésite pas à m'aider à évoluer, à devenir plus passionnée, plus humaine.
C'est peut être le plus beau jour de ma vie.
Et pas que de la mienne.